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21 / 01 / 2019

Du leadership et des leaders…

Le leadership fait couler beaucoup d’encre. Des centaines de livres sont écrits chaque année sur ce thème, en particulier dans la littérature anglophone. Il en est du leadership comme d’un mystère. Insaisissable et pourtant omniprésent. Tout le monde le recherche dans les organisations. Tout le monde se pose la question de savoir qui a vraiment du leadership… Quels sont les heureux élus qui ont réussi à en percer le secret ; et ont passé le test ? Entre ceux qui en ont trop et les autres qui n’en n’ont pas assez, le débat reste ouvert. Par Gisèle Szczyglak, fondatrice de WLC Partners.

Le leadership nous renvoie à plusieurs choses. À toutes les idées que nous nous faisons sur le sujet, issues de nos différentes lectures et des formations que nous avons faites sur ce thème. Aux grandes figures historiques des leaders qui nous ont marqués. Aux exemples concrets, autour de nous, qui émergent du terrain. Aux différents moments où nous sommes passés en “mode leader” et où nous n’étions plus simplement des managers ++.

Le Graal de la réussite

Une des réponses est à chercher dans notre relation à l’action. Le leadership symbolise l’essence même de l’action. Les philosophes et les historiens de l’antiquité grecque avaient jadis sondé cette question. Comment l’action fait-elle l’Histoire ? Comment l’action s’organise-t-elle ? Sur quelles bases et sur quels critères ? Les premiers récits, les mythes fondateurs de notre civilisation racontent le mystère, la magie de l’action, que ses effets nous inspirent l’effroi, l’admiration, ou le rêve… suscitant en nous l’envie d’imiter ou d’innover.

En première approche, le leadership se confond avec les hommes et les femmes qui ont eu le pouvoir en leurs mains, par conséquent, avec l’histoire des chefs. C’est précisément là que nous devenons ambigus vis-à-vis du leadership. Pourquoi ? Parce que leadership reflète notre attitude oscillante vis-à-vis des formes prises par le Pouvoir. Contestation et rébellion d’un côté, détachement et soumission de l’autre. Le leadership ne se réduit pas aux figures du Pouvoir.

Si la nécessité de construire un ordre social est acquise, persiste, en nous, la dualité liberté individuelle versus la nécessité d’une forme de conformité à des règles, des normes, des codes qui participent au bon fonctionnement de la société. Une telle dualité n’a pas vraiment de fin. Le curseur bouge en permanence dans nos vies, en fonction de nos situations aussi bien personnelles que professionnelles. Parfois, faire preuve de leadership est attractif, motivant, inspirant, voire enivrant ! Parfois, nous n’en avons pas tout simplement pas envie. Ces jours-là, on a piscine toute la journée, même au bureau…

Une question de socialisation

À notre relation à l’action s’ajoute notre socialisation pas toujours très fiable. Le leadership dépend aussi de notre socialisation. Combien de jours par an avons-nous piscine toute la journée ? Combien de jours dans la semaine ? Combien d’heures dans une journée ? Sous le maillot…le costume ou la robe ?

Notre socialisation est sporadique. Si nous sortons de cette socialisation, nous devenons soit des dieux – au-dessus de notre condition humaine – soit des animaux – en-deçà de notre condition. À écouter le philosophe Aristote :  “L’Homme est par nature un animal politique, et celui qui est hors de la cité, naturellement bien sûr, et non par hasard, est soit un animal, soit un dieu.” (1) Le mot “politique” renvoie à la “cité”, au fait de vivre ensemble dans un espace commun. Il s’agit d’une référence à notre socialisation par le collectif.

Notre “animalité politique” est aléatoire et notre socialisation s’exprime par intermittence. Le fait de vivre dans une société, de travailler dans des organisations la stabilise, mais pas plus que cela. Il s’agit d’un état de fait sur lequel la maîtrise est quasi imprévisible. Nous n’avons pas toujours la conscience de notre degré de socialisation. Nous croyons parfois y être, alors que nous n’y sommes pas. Or, nous avons besoin d’y être pleinement pour passer en mode leader. Et pour pouvoir dire : je suis là !

De quelle façon – quand je suis dans l’organisation – suis-je capable d’exercer mon leadership en dépassant les inconstances de ma socialisation ? C’est une des clés de la compréhension du leadership. Et de quelle façon quand je suis dehors…je reviens dedans ? C’est une autre des questions importantes que pose le leadership. L’apprentissage de techniques permet notamment d’ouvrir des voies pour conjuguer posture de leader et expression du leadership.
Lesquelles ? La suite à la prochaine chronique !

(1) Aristote, Politique, Livre
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